Le Château aux 4 ailes

Le château aux 4 ailes, c’est plus qu’une exploration urbex, c’est une véritable expédition, un périple, la découverte d’un monde perdu ! Ou plus objectivement, c’est un lieu isolé et oublié comme j’en ai rarement vu. J’adore.

D’abord, si un chemin d’accès a existé un jour, c’est de la préhistoire et il n’y en a plus aucune trace aujourd’hui. Il faut donc se lancer à travers une forêt dense et sauvage. On est loin du genre « Promenons-nous dans les bois », mais plutôt galère dans une forêt primaire s’étant pris un ouragan la semaine dernière. Il faut se frayer un chemin, dévier pour éviter les endroits trop touffus et enjamber les troncs des arbres arrachés. Je progresse lentement. Tout cela en naviguant au gps pour ne pas me perdre.

Puis, tout à coup, je tombe nez à nez avec le château aux 4 ailes. Impossible de lui tirer le portrait avec une vue d’ensemble, il est tellement pris dans la végétation qu’il ne se découvre qu’au dernier moment, lorsqu’on arrive à quelques mètres du mur. En l’explorant on se doute qu’il était très étendu mais il faut la vue satellite pour visualiser les 4 ailes du château.

Le Château aux 4 ailes

Celui-là, je l’avais découvert sur le blog de collègues explorateurs, Carnet d’utopies. Leur article m’avait donné très envie d’aller voir ce château de plus près. J’adore ce genre de lieux peu connus et abandonnés depuis assez longtemps pour que la nature y ait repris ses droits. Comme évoqué plus haut, l’approche est à la hauteur de mes espérances ! Et l’approche, c’est très important en urbex : on a d’autant plus de satisfaction et de fierté que le lieu est difficile à atteindre. En quelque sorte il faut le mériter. Jusque-là, je suis comblé.

Me voilà donc nez à nez avec le château. Je m’approche et regarde par une fenêtre… Déception : un incendie a dévasté cette partie du château, il n’y a plus rien.

En fait je me rendrai compte par la suite que quasiment tout le château est parti en fumée. L’incendie semble récent, car la végétation n’a pas encore pris le contrôle à l’intérieur des murs. Le contraste est d’ailleurs saisissant entre l’extérieur – jungle impénétrable, à l’abri du soleil en ce jour de canicule, et l’intérieur du château – désert brûlant. Les photographies de Carnet d’utopies confirment la récente dégradation du château : en 2020 le château était toujours debout (enfin pas exactement debout, disons plutôt pas encore dévasté par les flammes).

La visite de l’intérieur est impressionnante, mais on reste sur sa faim. Le château était gigantesque. J’aurais adoré le visiter avant l’incendie.

Le Château aux 4L

Hors des murs du bâtiment principal, c’est la jungle. Cette dernière cache quelques pépites : quelques bâtiments annexes maltraités par les forces de la nature, et surtout plusieurs carcasses de véhicules (dont plusieurs 4L) hautement photogéniques.

La dernière aile

Hasard de ma visite, je termine l’exploration par la seule aile du château qui n’est pas partie en fumée. Elle est aussi en sale état, mais dans un autre genre. En effet on voit le ciel depuis le rez-de-chaussée (et pas qu’un peu !). Je suis assez téméraire (ou fou, comme vous préférez) pour explorer ce niveau.

Et surtout, je découvre une superbe pépite. En effet les quelques mètres carrés ayant encore un plafond conservent un magnifique piano. Je ne sais pas par quelle miracle il a été épargné. Il trône au milieu des gravats.

Temps passé devant cette relique : plus ou moins une heure d’émerveillement à le photographier sous toutes les coutures.

Je repars comblé. Pour moi, un must en urbex.