Une triple exploration 

C’est assez rare que je visite plusieurs fois un même lieu urbex. Mais c’est très intéressant. En effet on pourrait croire que les lieux abandonnés restent figés hors du temps, je suis le premier à le dire d’ailleurs. Certes on découvre des traces du passé. Mais ces lieux évoluent beaucoup plus vite qu’on ne le croit.

J’ai visité le château de l’archéologue trois fois, au cours des 2 dernières années. La première fois il restait encore beaucoup de meubles. La deuxième fois il était totalement vide, il avait été soigneusement mis à nu et nettoyé. Pas par des voleurs, il aurait été sens dessus dessous. Là il semble avoir été nettoyé proprement dans le but de le rénover. On ne voit pas encore de traces de travaux mis à part des panneaux « entrée interdite ». Lors de la troisième visite le château était à peu près dans le même état : toujours vide mais toujours plus dégradé par le temps et les infiltration. nous faisons moins confiance aux planchers, certains se sont même écroulés depuis ma dernière visite.

Au fur et à mesure, les endroits accessibles sont de moins en moins nombreux. A chaque fois de nouvelles fuites se dessinent dans le toit avec des cercles d’humidité sur les sols en dessous. Les planchers sont devenus moins surs, nous évitons ces taches d’humidité pour ne pas nous retrouver à l’étage du dessous. 

Photographiquement différente

Je devrais repasser plus souvent sur les lieux de mes explorations. Photographiquement c’est également différent. La lumière n’est pas la même. Et surtout je ne vois pas les choses du même oeil : la première fois je m’attarde sur les pièces les plus impressionnantes au premier abord, je ne shoote que le plus sensationnel. Et lorsque rentré chez moi je développe les photos devant mon écran je me rends compte quasi systématiquement que j’ai oublié des recoins ou que j’ai raté certaines photos. Un deuxième passage permet d’y remédier.

Il permet aussi de voir de nouvelles choses. Et de changer de point de vue. Un exercice que j’aime bien faire dans ces cas là est de changer d’objectif : lors d’un premier passage je fais l’écrasante majorité de mes photos avec l’ultra grand angle (mon fidèle 14-24 mm). Lors du deuxième j’affectionne de monter le transtandard sur le boitier (24-70 mm). Ainsi je ne peux pas faire les mêmes photos, je suis obligé de rechercher d’autres points de vue que le classique qui consiste à prendre l’image la plus large pour faire rentrer la pièce entière dans le cadre. En conséquence, au deuxième passage je fais moins de photos mais je les fais mieux, elles sont de meilleure qualité car plus travaillées.

Le Château de l’archéologue au printemps

Voici le château tel que je l’ai visité la première fois, avec encore des meubles. Les pièces les plus impressionnantes. Avec un fort soleil printanier qui réchauffe l’atmosphère.

 

 

Le château de l’archéologue en hiver

Avec une lumière d’hiver moins avantageuse et des pièces désespérément vides, je n’ai pas fait mieux que la première fois sur les pièces principales. A part ce point de vue en enfilade, l’intérêt réside principalement dans la visite d’une dépendance que j’avais trop vite bâclée la première fois. Le seul endroit du château qui ait encore échappé au nettoyage, le trésor de l’archéologue.

 

Et en été

Lors de ce troisième passage, je n’ai pas fait beaucoup de photos. Je me suis principalement intéressé aux endroits très dégradés, que j’avais laissé de côté lors de mes précédentes visites. Les voici.

 

A chaque visite je me dis que c’est la dernière, et puis finalement je m’y arrête à nouveau. Peut-être qu’un jour il sera rénové… Beaucoup de choses peuvent encore se passer. D’ailleurs il n’en est pas à sa première tentative de rénovation avortée. En effet les descendants des propriétaires avaient entamé une rénovation il y a quelques années avant de jeter l’éponge. On ne sait pas trop pourquoi mais surement à cause de l’ampleur de la tâche.

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