La Villa de l’ingénieur

Ah l’Italie, la terre promise de l’urbex ! Cela faisait plusieurs années – et une crise sanitaire –  que je n’avais pas eu l’occasion de traverser les Alpes pour une session urbex dans ce pays magnifique. Alors quel bonheur de visiter une luxueuse villa abandonnée en rase campagne, comme seuls les italiens savent construire… Et abandonner ! Voici la villa de l’ingénieur.

J’ai préféré reprendre le nom sous lequel la villa est la plus connue : la villa de l’ingénieur. Mais cette villa m’inspire : elle aurait pu être la villa des miroirs, ou encore la villa des toutous.

La villa des toutous

Vous imaginez surement la raison de ce nom… Pas du tout ! Aucun molosse ne garde la villa. Il y a quelques chiens dans le voisinage, mais rien d’inquiétant, et aucun animal à 4 pattes n’est venu troubler ma visite.

La présence des toutous est plus inattendue. Il faut les chercher au plafond !

En effet, on les trouve au rez-de-chaussée de la villa, dans une pièce plongée dans l’obscurité. On peut y observer un portrait de chien à chaque angle du plafond. Vu la disposition et le réalisme des peintures, il me semble que le maître des lieux a fait représenter ses compagnons favoris au plafond. C’est assez surprenant. Les plafonds des villas italiennes sont souvent peints. Mais habituellement on trouve plutôt des motifs ou des décors à base de végétaux et de chérubins.

Excusez moi pour la qualité des photos – à main levée, à la lumière de la frontale – mais la curiosité l’emporte sur la photogénie.

La villa de l’ingénieur

La villa de l’ingénieur, ou villa de l’ingénieur naval, est le nom habituel de la villa. Car c’est un spot relativement connu de l’urbex italien. Cette fois l’explication est logique : le dernier propriétaire des lieux était ingénieur. Au premier étage de la villa, son cabinet de travail en atteste, avec de nombreux plans et dessins techniques.

La bâtisse semble avoir été abandonnée dans les années 70. Le principal indice se trouve dans les dépendances, je vous le montrerai plus tard. A part le métier du dernier propriétaire et sa probable passion canine, je n’ai pas d’autres éléments sur l’histoire de la demeure.

Malgré son abandon, la villa de l’ingénieur reste en bon état. En effet on ne voit pas d’infiltration, les sols et les plafonds inspirent confiance. On pourrait presque y poser ses valises, moyennant un peu de dépoussiérage.

Nous sommes dans une villa noble, la taille de la cage d’escalier et le nombre de pièces en attestent. Cependant les pièces du rez-de-chaussée ne m’inspirent pas beaucoup photographiquement : la plupart des volets ont une serrure et sont fermés à clé. Ainsi ils plongent l’étage dans une obscurité quasi totale.

Voici un rapide tour du propriétaire avec le peu de lumière que j’ai trouvé.

Maintenant, empruntons ce bel escalier.

La villa aux miroirs

A l’étage on respire mieux, l’ambiance est moins oppressante. Le jour pénètre par certaines fenêtres ouvertes, l’accès aux balcons est possible. La villa dispose de nombreuses chambres, toutes plus charmantes les unes que les autres. Chaque chambre possède plusieurs miroirs, j’en joue. Cela devient le défi photo du jour.

Les dépendances de la villa de l’ingénieur

Comme toute vieille demeure noble, la villa de l’ingénieur dispose de plusieurs dépendances : garages, lieux de stockage et autres appartements de domestiques. Ces derniers révèlent quelques vues poussiéreuses comme je les aime. Et je garde la pépite du lieu pour la fin : une authentique Fiat 132 GLS avec climatisation et boîte automatique. C’est elle qui sert également d’élément de datation de la villa et de son abandon, car cette voiture a été produite entre 1972 et 1981. Elle est d’autant plus impressionnante qu’elle est fermée à clé (depuis un demi siècle !) et donc intacte. Il faut frotter la poussière à la portière pour entrevoir l’intérieur. Je n’ai jamais vu une voiture aussi bien conservée dans toutes mes visites urbex.

Je vous le disais en introduction : l’Italie et ses magnifiques villas, c’est toujours un plaisir à explorer !