Le problème de la distillerie Martini, et plus généralement de l’urbex en Italie, c’est que j’ai beaucoup de mal à comprendre l’italien. Du coup à chaque fois c’est pareil : je pars quelques jours en Italie, j’en prends plein la vue avec des lieux abandonnés tous plus impressionnants les uns que les autres, et puis quand je reviens je suis bien embêté pour vous expliquer ce que j’ai vu. Comme cette tour démesurée, hyper photogénique mais complètement vide.
La Distillerie Martini
Tout ce que je sais sur cette tour est qu’elle fait partie d’une friche industrielle gigantesque. A défaut d’informations sur la tour en particulier, j’en ai quand même sur le site. Les voici.
Ici on produisait de l’alcool à partir de sucre. Toutes sortes d’alcool : pour la consommation alimentaire bien sur (notamment pour la marque Martini), mais aussi industrielle (pour des peintures ou des désinfectants) et cosmétique. On produisait tellement d’alcool que l’usine est restée pendant longtemps l’une des plus grosses productrices d’Europe.
Dans les années 1990 la demande en alcool baisse, l’usine trouve alors de nouveaux débouchés en produisant du bioéthanol. Mais rien n’y fait, l’usine ferme définitivement ses portes en 2007.
Depuis, une faune variée visite régulièrement la friche. Des voleurs ont déjà récupéré une bonne partie de ce qui a une valeur marchande, comme le cuivre ou les restes de matières premières. Des squatteurs ont également établi un campement de fortune. D’autres organisent des soirées dans le grand entrepôt à côté… Tout ce petit monde cohabite. Nous apercevons plusieurs personnes pendant notre visite, ils n’ont pas l’air méchants mais nous préférons les éviter.
Depuis quelques mois, le démantèlement du site a lentement commencé. En effet on remarque que plusieurs immenses cuves de stockage ont été retirées, d’autres sont en cours de découpage. Et on a rasé certains bâtiments, les traces de bulldozer en témoignent.
Le reste
Avant d’arriver nous craignions que le site soit rasé ou sécurisé pour les travaux de démolition. Nous sommes vite rassurés : on aperçoit la tour à des kilomètres à la ronde. Et la friche reste gigantesque même si quelques bâtiments manquent à l’appel. Cela reste un formidable terrain de jeu pour nous. Nous y passons une bonne partie de la journée.