Il y a des lieux abandonnés qu’on aime. Ils nous font rêver avant de les avoir visités, on s’émerveille lorsqu’on les visite, et ils nous hantent longtemps après l’exploration. C’est le cas du couvent du belge, un lieu que je suis fier de vous présenter. J’espère que vous aurez autant de plaisir à lire l’article que j’en ai eu à visiter et à photographier le couvent du belge.

 

Le couvent du belge : tous les ingrédients d’un bon urbex

Mon engouement pour le couvent du belge commence il y a quelques années. Lors d’une visite dominicale chez mes parents, je feuillette nonchalamment le journal local en attendant que le poulet termine de rôtir. Au détour d’une page je tombe nez à nez avec le couvent du belge.

Une double page lui est consacrée. Le journaliste parle de l’effondrement d’une partie de l’édifice. Et l’article donne tous les indices qui font un bon spot urbex : un lieu au lourd passé, fleuron de l’histoire de cette petite bourgade. Il cherche une nouvelle vocation depuis des décennies, sans qu’aucun des propriétaires successifs ne parvienne à concrétiser un projet. L’actuel propriétaire habite loin (en Belgique) et ne vient que rarement visiter son couvent, dont il ne sait pas trop quoi faire, faute de moyens pour le restaurer.

Ne pouvant m’éclipser poliment du repas dominical, le couvent se retrouve référencé pour une prochaine visite sur ma carte urbex. En attendant, le poulet est cuit.

Mais il faudra encore patienter

Quelques mois plus tard, de retour dans la région (j’aime bien mes parents, j’aime bien le poulet, mais avec modération), je trouve un moment pour passer voir le couvent du belge. Soit c’est le mauvais jour et le fameux belge visite sa propriété, soit des squatteurs ont élu domicile dans le grand parc. En tout cas, à peine entré dans la propriété, j’entends quelqu’un gueuler au loin. Cette première visite s’arrêtera là, caché derrière les arbres, à observer un énergumène manifestement levé du mauvais pied s’énerver après je ne sais quoi. Il n’a pas l’air de vouloir quitter les lieux, je repars bredouille.

Mais je conserve le point sur ma carte. Je l’aurai un jour.

 

Je visite enfin le couvent du belge !

Le point traine sur ma carte pendant plusieurs années. Régulièrement de nouveaux articles de journaux confirment l’état d’abandon de la bâtisse. Son état empire.

Et un jour je retente ma chance… Cette fois c’est la bonne !

Le lieu est complètement destroy. Plus de la moitié des toitures sont effondrées. Elles ont même emmené les étages inférieurs dans leur chute. Alors si l’escalier en grosses pierres de taille tient bon et permet de monter dans les étages, on ne peut pas vraiment en profiter. Le lieu est extrêmement dangereux ! J’ai du mal à imaginer comment on pourrait encore le sauver – mais des projets de reprise sont toujours en gestation.

 

L’église paroissiale

A la vue des photographies précédentes, vous vous dites surement que le couvent du belge n’a rien de religieux. Où sont les bonnes sœurs, le Jesus sur sa croix et le confessionnal ? En réalité les ruines que je vous ai montré jusque-là sont plutôt une luxueuse villa.  Il y a longtemps c’était un couvent, mais il a été séparé de son église et transformé en résidence noble il y a plusieurs siècles.

La construction du couvent du belge date du XVIIème siècle. Confisqué lors de la révolution, l’ensemble sera rapidement divisé et revendu. L’église accueille toujours le culte alors qu’on revend la partie habitation à des particuliers. A partir de là on désignera plutôt la demeure par le terme de villa. Elle sera complètement réaménagée à la fin du XIXème siècle.

Quant à l’église, elle accueillera le culte jusqu’à la fin du XXème siècle. Abandonnée elle aussi depuis plusieurs décennies, elle demeure en meilleur état que la villa.

Heureusement pour moi, les deux parties communiquent encore aujourd’hui ! Au bout des dépendances de la villa, je découvre une petite porte dérobée…

 

 

Cette fois j’avais prévenu de ne pas m’attendre pour manger. Bien m’en a pris, je profite de ce lieu jusqu’aux derniers rayons du soleil.

Cet article a 4 commentaires

  1. Bonsoir Olivier.

    Encore une belle exploration, malgré un bâtiment bien abîmé.
    Sur la seconde photo, Il y a comme une espèce de clocher ou belvédère, était-il encore accessible ?

    Théo

    1. Hello Théo, merci pour ta visite 🙂
      Effectivement on aperçoit le clocher de l’église sur la photo. Je dirais qu’il est faisable bien que pas très sécurisé. L’accès se fait par l’escalier qui mène également aux balcons dans l’église. Mais je ne suis pas monté jusqu’en haut, plus par peur du vertige (petit escalier en bois, je n’aime pas ça).
      A bientôt !

      1. Bonjour Olivier, y a t’il un lieu où je peux te contacter ?

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