Le tutoriel de l’été
A l’occasion de la visite du couvent Saint Antonus, je vous présente mon deuxième et dernier tutoriel estival urbex, sur le thème : « comment mettre à profit vos vacances en couple pour urbexer les régions visitées ». Oui, ce sera le dernier, car tout bon joueur digne de ce nom sait quand s’arrêter. Comme on dit souvent : en urbex il faut connaitre ses limites et savoir renoncer – sans vouloir comparer mon couple à un plancher pourri, bien sûr.
Pour mener à bien ce deuxième exercice, il est nécessaire de faire veiller votre moitié le plus tard possible la veille de votre forfait. L’idéal étant de lui mettre un de ses films préférés et que vous n’aimez pas, ce qui la tiendra éveillée longtemps tout en vous permettant de sombrer rapidement dans un profond sommeil. L’idée étant qu’elle fasse une bonne grasse matinée le lendemain pendant que vous serez en tête à tête avec des pigeons dans un couvent abandonné.
La partie la plus délicate du tutoriel se passe au petit matin, quand votre réveil sonne – vous l’aurez préalablement réglé sur une heure matinale, histoire d’avoir quelques heures devant vous pour explorer un couvent immense par exemple. C’est une partie critique car il ne faut surtout pas réveiller son/sa conjoint(e). Si vous la voyez ouvrir un oeil, non seulement tout tombe à l’eau mais en plus vous lui aurez gâché sa journée, et par conséquent la vôtre. C’est la pire chose qui puisse vous arriver.
Si comme moi elle vous retient mais sans ouvrir les yeux, tout n’est pas perdu. Elle se rendort rapidement et vous finissez par vous extirper du lit. Vous pouvez alors tranquillement vous diriger vers votre spot favori.
Nous y voilà enfin.
Le Couvent Saint Antonus
Le couvent Saint Antonus est immense, un des plus grands bâtiments que j’aie eu l’occasion d’explorer. D’un seul tenant, il déploie des ramifications sur 4 étages autour d’une chapelle centrale. C’est une succession de couloirs et d’escaliers desservant des pièces démesurées, qui je suppose étaient pour la plupart des dortoirs. Les pièces sont totalement vides, rendant difficile l’interprétation de leur rôle. Certaines salles ont été divisées en chambres individuelles par de fines cloisons, d’autres non. Toutes ces pièces désespérément vides ne sont pas photogéniques, mais croyez moi, j’en ai vu des douzaines ! Chaque aile ayant son propre style, plus ou moins vieillot.
J’ai déambulé pas mal de temps dans ces couloirs. Voici les photos. Mais le grand intérêt du lieu est la pièce centrale : la chapelle. Je vous la présenterai après.
La chapelle est au centre du complexe, les couloirs convergent vers elle. Au sous-sol ils donnent accès à la crypte, au rez-de-chaussée c’est l’accès principal de l’église. Au premier étage on accède directement au balcon. Et au dernier on se trouve entre les vitraux extérieurs d’un côté et la rosace intérieure de l’autre. Je vous la présente dans l’ordre, du bas vers le haut. Même vide et désacralisé, se retrouver seul au petit matin dans cet ensemble ne laisse pas indifférent.
Pas vu, pas pris
Pris par cette visite, je n’ai pas vu l’heure défiler et me suis trouvé devant un dilemme : ma chérie a t’elle découvert que j’étais parti ? Faut-il ramener les croissants pour me faire pardonner ? Là c’est à vous de choisir entre « péché avoué est à moitié pardonné » (les croissants pardonnant l’autre moitié) ou « pas vu, pas pris ». Sachant que, même dans une chapelle, les pigeons ne vous seront d’aucun secours.
Note : cette histoire est basée sur des faits réels. Les lieux, les faits et la chronologie sont tels qu’ils se sont produits, mais la psychologie des personnages principaux a été modifiée : je ne sors jamais en exploration sans que quelqu’un sache précisément où je suis, même si cette personne dort profondément. On n’est jamais trop prudent en exploration.